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13/04/2010 : En rêve


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05/04/2010 : Idiotarum Lexicon III


Chasteté : Vertue fortement décriée, mais surtout par ceux qui s'autoproclament tolérants à l'égard de toute forme de sexualité.

 

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12/03/2010 : Fun with etymology

La nouvelle du 9 janvier 2010, avec les mots colorés en fonction de leur origine étymologique.

Noir : origine populaire (latin parlé)
Marron : origine savante (grec ou latin)
Mauve : origine romane (italian, espagnol)
Rouge : origine germanique (allemand, francique, anglais)
Bleu : origine celtique (gaulois, breton)
Vert : origine arabe, turque ou persane
Gris : origine incertaine

L'analyse ne concerne pas les noms propres.

F. se réveille sous la neige et dans le froid, les yeux dans l'éther, sur un banc, sans souvenir d'y être arrivé. Il se rappelle ses trente ans fêtés une semaine plus tôt, si on est bien le 13 décembre ; le 12 au matin, réveillé à l'alcool, il marchait, allait travailler, manquent 24 heures. Il passe une main sur son visage maigre, mal rasé, dans le chaos de ses cheveux bruns, et se lève péniblement.
Une brume poisseuse et un bourdonnement électrique emplissent des rues que F. ne reconnaît pas, « Rue de Cracovie », « Rue de Kigali », « Rue de Deir ez-Zor », des rues désertes où ses appels et ses coups aux portes restent sans réponse ; il trouve un kiosque, des journaux datés du 12, qui parlent d'explosions et de lueurs atypiques dans le ciel, de phénomènes électro-statiques, rien d'utile. Dans l'immédiat, trouver à manger, à boire.
F. pille le comptoir d'un bar, mange, boit, fume, reboit, emporte la bouteille. Il marche pendant des heures sans que le décor ne change, mais pourtant, à travers ses sens altérés par l'alcool, l'air semble évoluer, le bourdonnement électrique gagner en volume ; des grincements et des cliquetis mécaniques jaillissent du brouillard, de maladives taches de lumière dansent dans les ombres, la brume même semble respirer comme une machine à vapeur, et sous la neige, la consistance, la texture du sol deviennent fragiles, cassantes, l'impression de marcher sur des vases qui se brisent, sur des coquilles vides, dans une fosse remplie de crânes ; F. creuse la neige à mains nues, mais ne trouve que le bitume ; il repart, mais l'illusion reprend aussitôt. Ça continue, lui d'avancer, l'espace de se distordre, de se courber, son esprit de s'effilocher, de s'évaporer, fumerole langoureuse qui glisse par ses yeux et se dissout dans le brouillard.
Quelque chose bouge devant, plus concret que les mirages électriques qui se concentrent autour de lui. Il s'approche, veut appeler, mais ne parvient qu'à râler ; une forme humaine se détache, se fige un instant ; les yeux de F. s'embrasent quand il reconnaît les traits fins d'une jeune femme, mais leurs regards se croisent à peine que déjà elle s'enfuit. Il court, manque de la perdre, la suit dans le hall d'un immeuble. Quand il se retrouve devant elle, il l'étouffe d'un regard venimeux et vorace, porté par des yeux brillants, des phares lugubres. Il avance brusquement sur elle, l'écrase de sa présence ; il se penche vers elle, la poignarde avec des yeux incandescents, respire sa peur… Il attrape sa main quand elle essaye de le gifler, puis s'approche de ses lèvres, mais elle le mord, le bouscule, court vers l'extérieur. Il veut la suivre, mais tout se met là à trembler. Il tombe et des débris l'assomment.


(un petit interlude pour ceux qui commencent à s'ennuyer)

F. se réveille dans le noir, rampe au dehors, dans la nuit, et se redresse à moitié, en raclant la neige. Il se tient courbé, brandille sans raison ses bras inertes, puis regarde dans toutes les directions, pris de frénésie. Il respire comme un fauve blessé, les yeux brillantés d'électricité, il se traîne au hasard dans la nuit, sonde l'obscurité, renifle l'air froid, scrute le silence.
Le champ de son regard semble s'élargir, les ténèbres se mettent à briller, les ombres évoluent, se déportent au coin de ses yeux, épurent les rues de leur noirceur, et exposent alors une grande ouverture par terre ; un escalier vers le sous-sol, des centaines de marches, puis un interminable couloir de ciment.
F. avance tout droit dans le noir, plus guère animé que par un instinct rudimentaire. Il ne sait plus son nom, son appétence, réduit à quelques pulsions, rage, faim, désir.
Bientôt une faible lueur apparaît au loin, des tubes luminescents qui courent au plafond et diffusent une lumière blafarde ; sur le mur un écriteau : « station d'épuration » ; les angles du tunnel s'émoussent, le couloir devient voute et se couvre de céramique verdâtre ; un léger souffle d'air tiède balaie l'espace en continu, de plus en plus chaud.
Le couloir enfin débouche sur un quai, sa réplique agrandie, immense et courbée, aux extrémités invisibles, avec au centre une tranchée tapissée de rails.
F. reste là ; des heures s'écoulent sans que rien ne résonne, sinon le vide silencieux qui emplit tout et se réverbère indéfiniment sur les motifs labyrinthiques des céramiques murales, où l'esprit se perd et se désintègre.
Mais du souffle tiède insituable semble soudain se détacher un grondement sourd, qui enfle et se rapproche bientôt ; les lumières se mettent à grésiller, à vibrer, le sol à trembler ; un crépitement assourdissant accompagne des arcs électriques qui se dressent sur les rails et griffent la voute, comme des arbres torturés par une violente commotion ; le grondement devient un assourdissant fracas continu, amalgame de grincements, de pliements, de glissements mécaniques, quelque chose de massif qui arrive très vite ; un train, une rame de métro qui surgit d'un coup, accompagnée de terribles rafales qui balaient les quais comme une lame de fond ; l'air se crible de nuées d'étincelles quand ce train freine avec brutalité, et tout l'espace s'emplit d'une polyphonie de puissants grincements ; le métro finit par s'arrêter, après avoir longtemps défilé, et tout replonge alors d'un coup dans le silence et le calme.
Aucune lumière dans les wagons, leurs vitres ne montrent que des tableaux noirs uniformes. F. reste longtemps là, figé, peut-être une heure, sans que rien n'arrive ; il essaye finalement de bouger, mais juste là les portes du métro s'ouvrent, les lumières s'éteignent, et les contours de l'espace ne sont plus visibles que par les reflets des yeux rouges des ombres qui se tiennent, innombrables, dans les wagons, les ombres de ceux qui sont morts, ceux qui sont sous la neige. Il veut tourner le dos à ces yeux qui l'absorbent, qui le dévorent de l'intérieur, mais trop tard, paralysé, plus la force, les morts sortent du métro et se jettent sur lui.

 

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20/02/2010 : Zimmy


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Zimmy is a character from Tom Siddell's Gunnerkrigg Court.

 

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12/02/2010 : Ysengrin


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Ysengrin is a character from Tom Siddell's Gunnerkrigg Court.

 

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08/02/2010 : Idiotarum Lexicon II


Brésil : remarquable pays d'Amérique du sud, puisqu'on n'y parle pas espagnol ; au Brésil, on trouve le portugais brésilien et la bossa nova, qui sont la preuve de l'existence de Dieu.

 

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05/02/2010 : Monster


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09/01/2010 : Sous la neige

F. se réveille sous la neige et dans le froid, les yeux dans l'éther, sur un banc, sans souvenir d'y être arrivé. Il se rappelle ses trente ans fêtés une semaine plus tôt, si on est bien le 13 décembre ; le 12 au matin, réveillé à l'alcool, il marchait, allait travailler, manquent 24 heures. Il passe une main sur son visage maigre, mal rasé, dans le chaos de ses cheveux bruns, et se lève péniblement.
Une brume poisseuse et un bourdonnement électrique emplissent des rues que F. ne reconnaît pas, « Rue de Cracovie », « Rue de Kigali », « Rue de Deir ez-Zor », des rues désertes où ses appels et ses coups aux portes restent sans réponse ; il trouve un kiosque, des journaux datés du 12, qui parlent d'explosions et de lueurs atypiques dans le ciel, de phénomènes électro-statiques, rien d'utile. Dans l'immédiat, trouver à manger, à boire.
F. pille le comptoir d'un bar, mange, boit, fume, reboit, emporte la bouteille. Il marche pendant des heures sans que le décor ne change, mais pourtant, à travers ses sens altérés par l'alcool, l'air semble évoluer, le bourdonnement électrique gagner en volume ; des grincements et des cliquetis mécaniques jaillissent du brouillard, de maladives taches de lumière dansent dans les ombres, la brume même semble respirer comme une machine à vapeur, et sous la neige, la consistance, la texture du sol deviennent fragiles, cassantes, l'impression de marcher sur des vases qui se brisent, sur des coquilles vides, dans une fosse remplie de crânes ; F. creuse la neige à mains nues, mais ne trouve que le bitume ; il repart, mais l'illusion reprend aussitôt. Ça continue, lui d'avancer, l'espace de se distordre, de se courber, son esprit de s'effilocher, de s'évaporer, fumerole langoureuse qui glisse par ses yeux et se dissout dans le brouillard.
Quelque chose bouge devant, plus concret que les mirages électriques qui se concentrent autour de lui. Il s'approche, veut appeler, mais ne parvient qu'à râler ; une forme humaine se détache, se fige un instant ; les yeux de F. s'embrasent quand il reconnaît les traits fins d'une jeune femme, mais leurs regards se croisent à peine que déjà elle s'enfuit. Il court, manque de la perdre, la suit dans le hall d'un immeuble. Quand il se retrouve devant elle, il l'étouffe d'un regard venimeux et vorace, porté par des yeux brillants, des phares lugubres. Il avance brusquement sur elle, l'écrase de sa présence ; il se penche vers elle, la poignarde avec des yeux incandescents, respire sa peur… Il attrape sa main quand elle essaye de le gifler, puis s'approche de ses lèvres, mais elle le mord, le bouscule, court vers l'extérieur. Il veut la suivre, mais tout se met là à trembler. Il tombe et des débris l'assomment.

F. se réveille dans le noir, rampe au dehors, dans la nuit, et se redresse à moitié, en raclant la neige. Il se tient courbé, brandille sans raison ses bras inertes, puis regarde dans toutes les directions, pris de frénésie. Il respire comme un fauve blessé, les yeux brillantés d'électricité, il se traîne au hasard dans la nuit, sonde l'obscurité, renifle l'air froid, scrute le silence.
Le champ de son regard semble s'élargir, les ténèbres se mettent à briller, les ombres évoluent, se déportent au coin de ses yeux, épurent les rues de leur noirceur, et exposent alors une grande ouverture par terre ; un escalier vers le sous-sol, des centaines de marches, puis un interminable couloir de ciment.
F. avance tout droit dans le noir, plus guère animé que par un instinct rudimentaire. Il ne sait plus son nom, son appétence, réduit à quelques pulsions, rage, faim, désir.
Bientôt une faible lueur apparaît au loin, des tubes luminescents qui courent au plafond et diffusent une lumière blafarde ; sur le mur un écriteau : « station d'épuration » ; les angles du tunnel s'émoussent, le couloir devient voute et se couvre de céramique verdâtre ; un léger souffle d'air tiède balaie l'espace en continu, de plus en plus chaud.
Le couloir enfin débouche sur un quai, sa réplique agrandie, immense et courbée, aux extrémités invisibles, avec au centre une tranchée tapissée de rails.
F. reste là ; des heures s'écoulent sans que rien ne résonne, sinon le vide silencieux qui emplit tout et se réverbère indéfiniment sur les motifs labyrinthiques des céramiques murales, où l'esprit se perd et se désintègre.
Mais du souffle tiède insituable semble soudain se détacher un grondement sourd, qui enfle et se rapproche bientôt ; les lumières se mettent à grésiller, à vibrer, le sol à trembler ; un crépitement assourdissant accompagne des arcs électriques qui se dressent sur les rails et griffent la voute, comme des arbres torturés par une violente commotion ; le grondement devient un assourdissant fracas continu, amalgame de grincements, de pliements, de glissements mécaniques, quelque chose de massif qui arrive très vite ; un train, une rame de métro qui surgit d'un coup, accompagnée de terribles rafales qui balaient les quais comme une lame de fond ; l'air se crible de nuées d'étincelles quand ce train freine avec brutalité, et tout l'espace s'emplit d'une polyphonie de puissants grincements ; le métro finit par s'arrêter, après avoir longtemps défilé, et tout replonge alors d'un coup dans le silence et le calme.
Aucune lumière dans les wagons, leurs vitres ne montrent que des tableaux noirs uniformes. F. reste longtemps là, figé, peut-être une heure, sans que rien n'arrive ; il essaye finalement de bouger, mais juste là les portes du métro s'ouvrent, les lumières s'éteignent, et les contours de l'espace ne sont plus visibles que par les reflets des yeux rouges des ombres qui se tiennent, innombrables, dans les wagons, les ombres de ceux qui sont morts, ceux qui sont sous la neige. Il veut tourner le dos à ces yeux qui l'absorbent, qui le dévorent de l'intérieur, mais trop tard, paralysé, plus la force, les morts sortent du métro et se jettent sur lui.

 

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20/11/2009 : Idiotarum Lexicon


Athéisme : ancienne doctrine philosophique grecque, aurjourd'hui disparue. De nos jours, certaines personnes se disent parfois athées ; ce sont des protestants qui ne s'assument pas.

 

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17/11/2009 : Solitude


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